Alfred de Musset
Sonnet : « Que j’aime le premier frisson d’hiver... »
Alfred de Musset
Que j’aime le premier frisson d’hiver ! le chaume,
Sous le pied du chasseur, refusant de ployer !
Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume,
Au fond du vieux château s’éveille le foyer ;
Sous le pied du chasseur, refusant de ployer !
Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume,
Au fond du vieux château s’éveille le foyer ;
C’est le temps de la ville. - Oh ! lorsque l’an dernier,
J’y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme,
Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume
J’y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme,
Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume
(J’entends encore au vent les postillons crier),
Que j’aimais ce temps gris, ces passants, et la Seine
Sous ses mille falots assise en souveraine !
J’allais revoir l’hiver. - Et toi, ma vie, et toi !
Sous ses mille falots assise en souveraine !
J’allais revoir l’hiver. - Et toi, ma vie, et toi !
Oh ! dans tes longs regards j’allais tremper mon âme ;
Je saluais tes murs. - Car, qui m’eût dit, madame,
Que votre coeur si tôt avait changé pour moi ?
Je saluais tes murs. - Car, qui m’eût dit, madame,
Que votre coeur si tôt avait changé pour moi ?
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